Le 8 janvier, à Rennes, a été officiellement lancé le projet Interreg Dairy-4-Future. L’objectif de ce programme européen ? Apporter des solutions techniques aux acteurs amont et aval de la filière laitière afin d’améliorer la résilience et la durabilité des systèmes laitiers de l’Espace Atlantique. Le projet s’intéressera aussi aux stratégies de démarcation au niveau de l’amont, afin de donner davantage de valeur au lait et aux produits laitiers.  

Les responsables du projet justifient :

En pleine croissance dans l’Espace Atlantique, la filière laitière doit faire face à la volatilité des prix. Pour conserver sa place de leader mondial, elle doit accroître son efficience dans l’utilisation des ressources naturelles et améliorer sa compétitivité. C’est pour répondre à ces enjeux que le projet Interreg Dairy-4-Future démarre en ce début d’année 2018.

 

Réduire les coûts de production et l’empreinte carbone

Le projet couvre les cinq pays de l’Espace Atlantique et la quasi-totalité des régions bordées par l’Atlantique, depuis l’Écosse jusqu’aux Açores. Piloté par l’Institut de l’Élevage, il va mobiliser pendant les quatre prochaines années (2018-2021) onze partenaires techniques et 21 partenaires associés issus du secteur laitier1. Ceux-ci auront pour but de diffuser à l’ensemble des éleveurs et techniciens laitiers des innovations techniques, touchant à la maîtrise des coûts de production, à l’efficience dans la valorisation des ressources et la réduction de l’empreinte environnementale.

Ces recommandations techniques doivent permettre à l’élevage laitier d’être toujours plus compétitif en étant plus résilient, plus efficient et durable.

Une baisse des coûts de production de 10 % et une réduction de l’empreinte carbone du lait de 20 % sont les deux objectifs poursuivis.

Un programme en quatre temps

Quatre axes de travail ont été définis dans ce projet :

  • L’analyse du secteur laitier de l’Espace Atlantique. Cette action a pour but d’avoir une vision claire du secteur laitier à l’échelle de l’Espace Atlantique (production laitière, transformation laitière, marchés). Pour cela, une étude de systèmes de production laitière (conventionnels et biologiques) et d’entreprises laitières sera conduite au niveau de toutes les régions concernées par le projet. Côté transformation, une analyse des stratégies de différenciation de la production sera réalisée au travers de dix études de cas.
  •  Favoriser la résilience économique du secteur laitier dans l’Espace Atlantique. L’objectif ? Améliorer les performances économiques et environnementales des exploitations laitières en mettant en évidence des pratiques innovantes qui permettent à la fois de maximiser la rentabilité et d’améliorer leur efficacité technico-économique. Pour cela, un réseau de 100 fermes-pilotes, connues pour leurs pratiques et réparties dans toutes les régions impliquées dans l’étude (dont 20 fermes implantées en Normandie, Bretagne et Nouvelle-Aquitaine) va être créé. Leurs variables économiques seront analysées.
  • Améliorer l’efficacité de l’utilisation des ressources par des pratiques innovantes. Le but est d’améliorer la durabilité des exploitations laitières en identifiant des pratiques innovantes permettant d’augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources. Cette étude reposera sur un réseau de 10 fermes expérimentales [en France, seront concernées la ferme de La Blanche Maison (Normandie), la ferme de Trévarez (Bretagne) et la ferme Inra de Lusignan (Nouvelle-Aquitaine)]. Les 100 fermes-pilotes seront également mobilisées pour fournir des idées d’innovations.
  • Déterminer des systèmes laitiers durables pour le futur. Cette action visera à rechercher l’équilibre optimum entre rentabilité, efficacité de l’utilisation des ressources et performances environnementales pour aboutir à des systèmes laitiers durables et résilients.

 

Dairy-4-Future rendra toutes ses conclusions en fin d’année 2021. D’ici là, son actualité et les premiers résultats seront consultables sur le site internet www.dairy4future.eu et sur les réseaux sociaux.

(1) SRUC (Écosse), CAFRE (Irlande du Nord), AHDB (Pays de Galles et Sud-Ouest de l’Angleterre), Teagasc (Irlande), Inra de Lusignan et Chambre d’agriculture de Bretagne (France), Neiker (Pays Basque), INGACAL/CIAM (Galice), UTAD (Nord du Portugal), ISA/Université de Lisbonne (Portugal Centre et Açores). Le projet associe également des opérateurs économiques, essentiellement des groupes laitiers dont Sodiaal, Savencia, et BCELO (Conseil élevage Bretagne) pour la France.